Comme le Nubien polit la pierre de pyramide
A même le soleil dans le sable brûlant
Sous l’oeil immuable du Sphynx impavide
Quand la pierre sans cesse s’use sous le Vent
Germe infiniment sous mes mains l’écriture
Ensemencée, fleurie de l’air qu’on respire
Unie à mon âme, essence d’azur,
Difficile à cerner, impossible à tarir.
Grain de sable je suis dans ce désert sans fin
Lilliput et martyr, comme vous, grains de sable,
Ensembles ennemis s’indiffèrent à mourir
Et dansent même ronde se lâchant par les mains.
Ma plume, malgré moi, danse sarabande
,
Ma main et mon coeur et ma tête vont l’amble.
Au détour de ses yeux j’ai volé une larme
Espérant un sourire du Sphynx sous le charme,
J’ai scruté l’Etoile au sommet de Chephren
Une nuit bleu marine au plateau de Gizeh,
J’ai cherché dans les ruines la lampe d’Aladin
Mais le Vent zélé m’a soufflé : « rien ».
Je l’ai invité à danser dans ma Fête
Près du Nil sur les flancs du désert rouge un soir
A bord de la felouque il a vu les Poètes
Et semé au désert l’énigme de l’Espoir.